Gilles Guité est né en 1935 dans la ville de Bonaventure, en Gaspésie. L’artiste est formé en science et réalise ensuite des études en architecture à Montréal en 1955. Il passera une majeure partie de sa vie à participer à bon nombre de projets ambitieux en architecture, tels que le Centre des Congrès de Québec, le pavillon d’agriculture de l’Université Laval et la Bibliothèque Gabrielle-Roy. Guité quitte son impressionnant parcours en architecture en 1997 et commence la peinture en 2001, voyant le virage du 21e siècle comme un moment charnière, moment qui fera le pont entre ses deux vies artistiques.
Pendant les 15 premières années de son parcours, il cherche son style. Comme tout artiste visuel, il cherche son identité et une fondation sur laquelle ériger une pratique picturale qui le définit. Il trouvera cette assise dans le travail du peintre français Jean Miotte. Après avoir découvert son parcours et son travail, Gilles Guité le considérera comme son maître à penser jusqu’à aujourd’hui. Les deux hommes se rejoignent intellectuellement, comme Miotte a fait aussi des études en sciences, en plus de pratiquer une abstraction des formes comme Guité.
La récente pandémie a permis à Guité de se faire une réflexion par rapport à son passé d’architecte, puis voir comment il pouvait lier cette pratique à sa peinture. Poussé par cette même approche d’innovation, l‘artiste a toujours trouvé importante l’idée d’avoir un esprit libre, de ne pas trop se laisser encastrer dans les idées dominantes et préconçues. La peinture de Guité est spontanée. Pour lui, l’œuvre prend vie au moment de l’écriture sur la toile, au moment du premier coup de pinceau. Il construit ses œuvres à partir de grands gestes, superposant de grands aplats de peinture pour ensuite les agrémenter de dessins.
Voilà ce qui peut résumer l’essentiel de la pratique de Gilles Guité, artiste qui crée en peinture les formes qui circulent dans sa tête, formes intimement issues d’une architecture audacieuse et vivante qui a marqué la 1re grande partie de sa vie artistique. Ses œuvres sont composées de formes géométriques qui s’entrecroisent, se superposent et sont souvent déformées. Une peinture qui puise dans les contrastes entre la lumière et le sombre, entre le plein et le vide, entre l’activité et le silence.