Roy, Marjorie
Technique : Assemblage photo sur métal

Démarche artistique
Ma pratique artistique repose sur une approche photographique rigoureuse et sensible. Je m’intéresse aux paysages, à la nature, aux animaux. Des sujets qui demandent une grande disponibilité, tant sur le plan technique qu’humain. Je parcours les régions du Québec, et j’ai aussi réalisé une série dans le Nord, notamment à Whitehorse, au Yukon.
Chaque projet impose ses propres conditions. Sur le terrain, les oies me confrontent à l’imprévu : elles suivent leur rythme, changent d’endroit sans avertir, et l’envol n’est jamais garanti. Je dois donc m’ajuster, être patiente, et prête à saisir le moment juste.
En studio, le travail est tout autre, mais tout aussi exigeant. Les pivoines de Kamouraska, par exemple, demandent une attention fine et rapide. Leur beauté est éphémère, leur structure fragile. Je dois composer les agencements avec soin, dans un temps limité, avant qu’elles ne se fanent.
Une fois les images réalisées, débute la phase de création. Je sélectionne une ou plusieurs photographies pour construire des paysages ou des scènes composites. Une image captée à Saint-Isidore peut être enrichie par une forêt de Chibougamau ou le fleuve Saint-Laurent photographié à Saint-Michel. D’autres fois, une seule image suffit à elle-même et devient une œuvre unique.
Certaines photographies servent de base à plusieurs créations. À chaque transformation, un nouvel univers visuel se forme. Je n’applique pas de méthode stricte : c’est souvent un détail, une lumière ou une ambiance qui me guide.
Mon travail explore les possibilités de l’image photographique : entre captation du réel et recomposition, je cherche à créer des œuvres qui ouvrent un nouvel espace de perception, où le regard est invité à ralentir.
Création d’œuvres
Une fois les photographies prises, j’en sélectionne une ou plusieurs pour créer des paysages, des scènes, des atmosphères. Parfois, le point de départ est déjà une image modifiée, que je retravaille à nouveau.
Par exemple, je peux partir d’une photo prise à Saint-Isidore, y ajouter une forêt de Chibougamau, et intégrer le fleuve Saint-Laurent capté à Saint-Michel. Ou alors, je choisis de n’utiliser qu’une seule image, et d’en faire une œuvre unique, par sa simplicité même.
Je peux aussi réutiliser une photographie de base plusieurs fois pour créer des œuvres différentes : à chaque transformation, une nouvelle histoire émerge. Je n’ai pas de méthode de production unique — je me laisse guider par une image de mon corpus, par un détail qui m’appelle, et je me lance.
Titres et supports
Je nomme chaque œuvre par la date et l’heure précises où je la considère comme terminée. Ce choix ancre l’œuvre dans une temporalité concrète, tout en laissant place à l’interprétation.
L’impression est réalisée par procédé UV sur aluminium, un choix qui me permet de jouer avec les rendus de surface. Selon l’effet recherché, j’opte pour un fini métallique brossé qui accentue les contrastes et pour le blanc est innexistant ou pour un métal blanc, qui préserve la finesse des détails et la pureté des blancs. Le support devient ainsi partie intégrante de l’œuvre, en dialogue avec l’image.
Prix et mentions
- 2019 - Prix de la MRC de la Nouvelle-Beauce, Chaudière-Appalaches en Œuvres
- 2018 - 3e place Concours QC Exquis et Prix coup de cœur
- 2013 - Mention du jury, Prix du public, concours Desjardins du Musée Marius Barbeau
- 2012 - Mention du jury au concours Desjardins du Musée Marius Barbeau