Technique : Assemblage photo sur métal

Née en Nouvelle-Beauce, en 1983, à Saint-Isidore.

Elle grandit dans une famille d'entrepreneurs et développe très rapidement sa débrouillardise et son goût pour l’art, en observant les expositions présentées à leur galerie d’art et en écoutant les conversations de ses parents avec de nombreux artistes.

À 15 ans, Marjorie découvre sa passion pour la photographie, qui à l’époque était en argentique.

Peu encline à suivre les conventions à la lettre, elle se crée un espace de liberté afin de mieux développer son art. Elle sort du cadre de la photographie animalière standard. L’artiste raconte une histoire avec ses oies et invente des passages énigmatiques. Ses compositions graphiques ou abstraites procurent de vives émotions.

À l’instar des oies qui reviennent à chaque année, elle nomme ses assemblages photographiques par la date et l’heure de la fin de leur création.

Démarche

« Jusqu’à ce jour, son thème de prédilection est le bestiaire sur fond de paysage et elle est particulièrement fascinée par les envols d’oies. Elle y puise son inspiration pour exprimer le mouvement et l’instantanéité. La figuration prime dans ce travail, mais l’artiste modifie à volonté ses images, leur traitement bénéficiant des innombrables possibilités de la numérisation où elle peut atteindre jusqu’à l’abstraction. Pour illustrer ce fait, des prises de vue réalisées dans un champ, près de son lieu d’enfance, il y a plus de cinq ans, lui ont permis de fixer sur support numérique des vols de milliers d’oies en migration. Toutefois, à partir de l’image réelle d’un spectacle féérique se déroulant en pleine nature, elle cherche à obtenir une composition énigmatique, voire un univers mystérieux. Pour aboutir à ces fins, elle manipule ses images par le jeu de superpositions et crée des calques et des effets de flou ou de lumière tamisée, de fondu de couleurs, et ce, jusqu’à ce que le résultat lui procure une émotion vive. C’est le moment décisif. Parfois, des éléments naturels sont transfigurés comme ces herbes surdimensionnées laissant apparaître d’étranges formes fantomatiques surhaussant la ligne d’horizon. Ces envols d’oies transformés nous captent et nous intriguent à la fois. La magie opère. Par son traitement photographique, l’artiste brouille la réalité pour faire naître l’illusion. Le réel devient fiction. Son oeuvre nous parle alors de mouvement, de jeux d’ombre, de lumière et de transparence, de contrastes et de saturations de couleurs, de profondeur de champ. Lorsqu’elle fait imprimer ses images sur du métal brossé, les blancs laissent entrevoir les stries du support et des effets de miroitement s’y superposent variant selon l’angle d’observation. Ici, tout est mouvement rejoignant par là la symbolique reliée aux oies et leur parcours migratoire évoquant le passage du temps… »

© Thérèse Labbé, historienne de l’art, 18 juin 2019

Prix et mentions

  • 2019 - Prix de la MRC de la Nouvelle-Beauce, Chaudière-Appalaches en Œuvres
  • 2018 - 3e place Concours QC Exquis et Prix coup de cœur
  • 2013 - Mention du jury, Prix du public, concours Desjardins du Musée Marius Barbeau
  • 2012 - Mention du jury au concours Desjardins du Musée Marius Barbeau