Technique : Huile
Nérée De Grâce est né le 4 avril 1920, à Shippagan, un petit village acadien-français au Nouveau-Brunswick. Il pratique la peinture et le dessin depuis son enfance. En 1938, il reçoit son diplôme commercial de sténo-dactylo-comptabilité après deux ans d'études à l'académie Ste-Famille de Tracadie. En 1941, Nérée est conscrit et affecté à la citadelle de Québec compte tenue de son éducation. Il poursuit toutefois sa formation de manière autodidacte. En 1944, il est démobilisé et entre aux Beaux-Arts à temps plein où il suit une formation en arts décoratifs et en art publicitaire. Il en sort en 1948, diplômé et avec le premier prix de dessin et de croquis. Il fondera par la suite son atelier de publicité et de sérigraphie pour qui il sera le dessinateur principal pendant 30 ans. Quelques années plus tard, en 1979, un événement marquant propulsera sa carrière. La chanteuse acadienne Édith Butler tombera sous le charme de ses peintures et proposera à l’artiste la création d’un timbre de la Société canadienne des postes sur le thème de l'Acadie, en vue de commémorer le centenaire de la première convention des Acadiens tenue à Memramcook. Tiré à vingt-huit millions d'exemplaires, le timbre sera intitulé L'Acadie-Acadia, et représentera Shippagan. Le peintre développera également une collaboration fructueuse avec Antonine Maillet, écrivaine acadienne de renom, pour qui il illustrera plusieurs de ses ouvrages. La Société Radio-Canada lui consacrera même une heure dans le cadre de l’émission Reflets d’un pays. Et en 1982, le peinte exécute une immense toile de fond pour La joyeuse Criée, pièce d’Antonine Maillet jouée au théâtre du Rideau-Vert, à Montréal. 1987 deviendra une année importante pour Nérée De Grâce. La Galerie Michel-Ange à Montréal élabore une exposition consacrée uniquement à l’artiste et, le livre Nérée De Grâce paraît aux éditions Broquet, dans la collection « Signatures ». Par la suite, il a participé à plusieurs expositions à la galerie Michel-Ange qui ont obtenu des succès extraordinaire. On a même vu, au grand froid, des files d'attente à la porte de la galerie pour avoir le droit d'être parmi les premiers à voir les œuvres. Un maximum d'une œuvre était accordé par client par respect des amateurs de Nérée De Grâce. L'art de ce peintre est à tort considéré comme « naïf ». En fait, même dans un sens restreint, qui le désigne comme un art populaire, d'inspiration folklorique et exécuté par des amateurs ou autodidactes, l'art pictural de l’artiste, diplômé de l'École des Beaux-Arts et qui avait son propre atelier publicitaire, ne peut évidemment pas être naïf. Par contre, il est vrai que l'on retrouve dans ses tableaux cette fraîcheur, cette spontanéité et cette allure ingénue, presque enfantine, propre aux naïfs.